Discussion désormais typique entre deux jeunes de la génération "facebook"
-"Hé, je viens de partager une vidéo géniale!, mate-moi ça"
-"Ok.. attends, mais, c'est quat' minutes, c'est relou ça.."
Si on mène une étude de nos jours, on s'apercevra (je ne m'aventurerais pas à dire qu'on s'effarera!) de l'énorme limitation qu'ont subi nos facultés à regarder une vidéo de plus de deux minutes, même un "gag", alors, c'est même pas la peine de parler d'une séquence intéressante, de documentaire, et encore moins de lire un magazine ou un bouquin intéressant..
Mais, qui mènerait cette étude? et si elle est menée, qui s'intéresserait à ses conclusions ou recommandations?
De fait, tout devient scindable; on doit "découper" une vidéo (d'un débat intéressant par exemple) en trois ou quatre séquences pour qu'elle ait une chance d'être visionnée, et même sous cette forme, on commence à développer un comportement "adapté"; on voit "partie I" et on se dit "ils veulent me faire avaler encore d'autres parties!, je suis pas con moi.. tiens v'là une pub marrante!..". Il est pas con.. certes..
Quand on voit les milliards que dépense "hollywood" pour arriver à faire en sorte qu'on soit scotché pendant une heure et demi devant un film, pendant quarante minutes devant un épisode de série télé, bien sûr en employant les grands moyens, en jouant sur les bas instincts des gens, sur la médiocrité qu'ils génèrent et promeuvent: films d'horreur pour les lâches désireux de se sentir braves au moins
devant l'écran de leur PC, films romantiques pour conditionner les jeunes sans personnalité ou fierté pour qu'ils adaptent le modèle "embrasser pour la première fois au collège, avoir sa première expérience sexuelle d'entrée au lycée (de préférence au bal de promo!), et il vaudrait mieux que ce soit spécial!!
ensuite, sortir avec les filles, faire des expériences, NE PAS juger!, avoir toujours la rogne contre ses parents, etc..
Je ne suis pas haineux, ni naïf d'ailleurs pour penser que l'occident est le diable incarné ou une stupidité de ce genre, je mets juste en relief ce que je pense être "mal", ça va sans dire qu'il y a un tas de bonnes choses à apprécier et à apprendre des autres quelque soit leur culture, comme le stipule hadith "la sagesse est la quête du croyant, où qu'elle soit", les européens et les américains ont une culture et une éducation solides, un sens de l'éthique relativement assez développé, toutes proportions gardées, je ne généralise bien sûr ni dans un sens ni dans l'autre, il y en a parmi eux qui militent pour la justice sociale, contre l'abrutissement organisé des esprits des gens.. Leur civilisation est forte ce qui explique le fait qu'ils prévalent, mais, avons-nous la lucidité de voir que parmi les secrets de cette force, il y a leur fierté de leurs identité et culture?
Si on aime analyser les choses, si on déteste l'assujetissemnt, on doit tout critiquer, tout décortiquer avant de bâtir des principes ou des convictions, choisir ses propres prises de positions avec objectivité et indépendance, c'est ça la liberté, c'est ça l'essence même de la valeur d'un Homme..
On n'est certainement pas libre quand on est programmé à regarder des clips indécents, des gags de quelques secondes, à chercher à voir et filmer les scandales sur son téléphone portable, à suivre des débats sur le foot en attendant que "ça chauffe"..
J'ouvre juste une petite parenthèse pour dire que je ne prétends pas être invulnérable face à ces futilités, mais, je fais valoir mon droit de les combattre, je sais que la confrontation est dure, mais, le bonheur des imbéciles et des hypocrites ne m'intéresse pas..
Mais cette invulnérabilité ne me dénigrerait jamais;
S'il faut qu'on soit complètement indemne par rapport à un mal pour le réfuter, personne ne pourrait se dresser contre quoi que ce soit..
C'est tellement frustrant de voir qu'on a même plus la volonté de se poser des questions; ce que beaucoup de gens "se disant cultivés" reprochent à la religion est qu'on accepte trop de choses sans avoir le droit de les remettre en question, mais, le fait est qu'ils acceptent très facilement toutes les exigences de leur environnement, politiques soient-elles, économiques ou sociales; exigences qui
sont dans plusieurs cas, absurdes ou injustes..
A quand le soulèvement? le soulèvement de chacun face à lui même..
jusqu'à quand devrait durer cette paresse intellectuelle, cette attitude irresponsable? jusqu'à quand nous obstinerons-nous à chercher des boucs émissaires pour nos propres fautes et mauvais choix?
Quand on échoue, généralement, c'est pas que de la faute de tel, ou du "système", on a toujours une part de responsabilité la-dedans, et c'est à cette part là qu'il faut penser, pourquoi? parce que c'est là qu'on a un champ d'action, tout simplement.. si on n'a pas d'effet sur le "tel" en question ou sur "le système", ce qui est souvent le cas, ça ne sert à rien de rejeter ses fautes dessus, peut-être
juste un défoulement psychologique, mais, c'est en nous adaptant à tout cela qu'on peut ajuster notre attitude dans la perspective d'une éventuelle rectification du tir..
A quand?
